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Le Dramont - 09.05.2019

Vingt, nous étions vingt randonneurs de T.E.R.R.E., regroupés sur le parking de la plage du débarquement du Dramont, pour écouter Pierre, notre Président et le plus capé d’entre nous, nous présenter la randonnée qu’il prévoyait de conduire en ce Jeudi 09 Mai et nous rappeler les événements tragiques et héroïques qui se déroulèrent en ces lieux au matin du débarquement en Provence le 15 Août 1944 et qui permirent de bouter hors de France l’occupant nazi grâce au sacrifice de milliers de jeunes hommes venus pour la plupart d’outre Atlantique.

Une surprise nous attendait peu après avoir pris pied sur la plage : une très grande ancre de marine, faite de gros galets, œuvre d’art anonyme et éphémère, de l’art brut en quelque sorte, peut-être justement composée en hommage et souvenir pour tous ceux qui sacrifièrent leurs vies sur cette plage il y a bientôt quatre-vingt ans.

Aujourd’hui, la plage a retrouvé pour nous sa virginité d’un premier matin du monde, avec ce sable blond étincelant au soleil et une infinité de galets polis et repolis par des millions de vagues venues assaillir sauvagement la côte au long des millénaires.

A quelques encablures du trait de côte se dresse, majestueuse, l’ile d’Or, aux trois quarts occupée par une haute tour avec ses remparts crénelés. Nul doute qu’Hergé s’en soit inspiré pour l’écriture de son album intitulé « l’ile Noire ».

Ce sera ensuite le minuscule port du « Poussaï », véritable carte postale iconique d’un petit port de pécheurs en Méditerranée.

Puis, entraînés par Pierre dans un dédale de tout-petits sentiers, étroits et abrupts, nous irons de découvertes en émerveillements le long d’un rivage déchiqueté à l’infini et noyé dans la profusion de centaines d’arbustes qu’un mistral rageur et inépuisable malmène en tous sens, au risque de tous nous déséquilibrer.

La mer, d’un bleu de cobalt, profond et pour toujours insondable, gémit et bouillonne en gerbes d’écume dans la moindre anfractuosité.

La mer, au plus près, par vagues successives, lâche ses chiens fous, poussée par un vent de folie, à l’assaut d’une côte qui s’émiette siècle après siècle, mais qui pourra encore résister pendant des millénaires.

Ici et là, une riche nature nous offre des curiosités uniques : ici, une roche percée nous ouvre un panorama magique sur la baie de Saint-Raphaël ; là, une haute muraille de Porphyre magenta, transformée par quelques grimpeurs en site réputé d’escalade. En témoignent les nombreuses traces de Magnésie, comme autant de flocons d’une neige blanche déposés au creux des différentes prises.

Je ne saurai faire un compte rendu fidèle et exhaustif des différents chemins de traverse, minuscules sentiers intimes virevoltant aux lisières du rivage, dans lesquels Pierre nous a entraînés pour notre plus grand bonheur au cœur de la presqu’ile du Dramont. Je préfère laisser secret le mystère de ces pérégrinations et n’en garder à la fin de cette magnifique randonnée que de fortes impressions et un sentiment de perfection dont ont pu témoigner unanimement les participants du jour.   Bernard 

 

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