Janvier 2020

Jeudi 9 janvier 2020 - Les collines de La Napoule

Cette randonnée fut une salutaire séance de décrassage pour des estomacs quelque peu malmenées par beaucoup de ripailles à Noël ainsi que les nombreuses agapes de la Saint Sylvestre ; aussi pour des muscles perclus d’inaction dans la douce torpeur de plusieurs nuits de veille, dans le bruit et sans doute aussi les vapeurs d’alcool.
Nous sommes 14 ce matin du Jeudi 09 Janvier et démarrons une randonnée en boucle qui doit nous conduire, après avoir atteint le sommet du « mont Turney » (94m), puis celui du « San Peyre » (131m), et longer les plages de La Napoule, au pied du château éponyme, à l’entrée du « vallon de la Rague », où nous finirons, fourbus sans doute mais si contents aussi pour cette demi-journée de retrouvailles et de réveil musculaire fort bienvenu.
La température est douce, 10°, le ciel clair, un pur cristal d’opaline, le sentier, abrupt, dès le départ, direction Nord-Est, s’élève au-dessus du vallon de la Rague jusqu’au sommet du « Mont Turney ». De là, un parcours de crête, en direction opposée, nous amène aux portes de l’Estérel. Ce sera ensuite une longue descente, en direction opposée, qui nous permettra d’atteindre, après avoir traversé un magnifique bois d’Eucalyptus, les contreforts du « San Peyre ».
Il n’y a plus alors qu’à gravir cette colline tronconique de « Ryolite » fauve, un des avatars du volcanisme qui a présidé à la naissance de l’Estérel il y a plusieurs centaines de millions d’années. C’est un véritable musée à ciel ouvert des principales essences méditerranéennes fait de Pins, de Chênes, d’Arbousiers, de Cistes, de Mimosas, couronné à son sommet par une table d’orientation qui va de l’Italie, le plus à l’Est, jusqu’aux caps les plus lointains aux confins du Var ; ça-et-là, quelques vestiges témoignent d’une occupation ancienne : les ruines d’une chapelle du 13ème siècle, des contrepoids de pressoirs pour l’huile d’olive, etc.
Le massif du Mercantour, au loin, égrène la succession de ses plus hauts  sommets recouverts d’un manteau d’hermine étincelant au soleil.
Redescendus du sommet du « San Peyre », après avoir traversé une riche forêt méditerranéenne, nous longeons, à partir du « château de La Napoule », à l’architecture néo-méridionale et au jardin anglo-provençal, le bord de mer par l’ancien sentier des douaniers qui sinue de criques en plages et qui, passant enfin par le joli port de La Rague, nous ramène aux voitures,  en ayant marché 6,170km et gravi 212m.
L’année est d’ores et déjà lancée, et bien lancée !
Il n’y a plus qu’à enchaîner les randonnées de semaine en semaine, tout au long de l’année 2020.
« Bleu saphir de la mer, rouge chaud des porphyres, luminosité du ciel et  profusion des fleurs ». Oscar Wilde écrivait ces lignes en 1919, subjugué qu’il  le fut devant le somptueux  panorama à 360° que l’on peut découvrir au  sommet du mont San Peyre. Déjà, en 1886, Guy de Maupassant en parlait comme « d’un ancien tumulus couvert de grands arbres, au milieu de la vaste plaine qui va de Cannes à La Napoule…ce mont pointu et boisé qui se détache derrière La Napoule, tout seul en avant des cimes de l’Estérel…singulier cône, haut peut-être de cent cinquante ou deux cents mètres et couvert de plantes aromatiques, de cistes surtout, dont l’odeur est si vive et pénétrante. »
Et encore : « J’ai eu plusieurs fois la singulière sensation de gravir un mont sacré de l’antiquité, une bizarre colline parfumée et mystérieuse, couverte de Cistes et couronnée par un Temple….ce pays où l’on cultive les fleurs , ce pays où l’on fabrique presque toutes les essences qui parfumeront la chair et les robes des femmes, et où les souffles des orangers innombrables, dont sont plantés les jardins  et tous les replis des vallons, troublent et alanguissent à faire rêver d’amour les vieillards. » ! 
Tout a déjà été dit, il y a presque 150 ans, sur ce lieu magnifique qui a pour nom : La Napoule.     Bernard

Jeudi 30 janvier - Rando au vallon de Félix

Est-ce la conséquence de la tectonique des plaques ou un hypothétique réveil du volcanisme dans l’Estérel, ou simplement l’usure du temps qui dégrade inexorablement ?
Toujours est-il, plus sérieusement, principe de précaution oblige, qu’un éboulement récent nous interdisant l’accès au lac de l’Avellan (dixit on ne sait qui !), on décide, pour la randonnée à la demi-journée et celle à la journée du jeudi 30 janvier 2020, de changer notre fusil d’épaule, de démarrer d’abord du parking du « Logis de Paris » et d’aller traîner nos guêtres dans le secteur du « vallon de Felix » et du « vallon des Adrechons ».
Étant donné que nécessité fait loi et faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ce ne sont pas moins de 15 randonneurs qui s’élancent d’un bon pas pour réchauffer des articulations encore engourdies par une nuit de sommeil et procéder à un bon réveil musculaire dans la fraîcheur d’un matin d’hiver, ciel « bleu de Perse », vent faible de secteur ouest et température largement acceptable.Tout au long d’un parcours composé en majeure partie de larges pistes sans difficulté, ni dangers objectifs, les participants ont pu, tout à loisir, profiter de nombreuses vues sur de très grands espaces qui s’ouvraient devant eux et « chouener » sans discontinuer.
Nous empruntons sur pratiquement toute sa longueur la piste de « Font Freye » qui nous conduit à remonter le vallon de Felix, puis celui des Adrechons, avant de basculer, à proximité de la route de « Marre à Trache », vers le lac de l’Avellan que l’on aperçoit au loin, au fond de son bassin d’effondrement.
Après la « pause banane », une longue et confortable descente nous amène sur les rives du lac de l’Avellan, aujourd’hui calme et désert.
Des éboulements, des effondrements récents ? Que nenni !
On profite de la beauté du lieu pour sacrifier à la traditionnelle photo de groupe avant que les quelque 4 randonneurs prévus pour la journée ne nous quittent pour poursuivre leur périple.
Après avoir longé un temps les rives du lac, une lente et longue remontée du vallon de Felix nous permet de rejoindre nos véhicules sur le parking du « logis de Paris », au bout de 8,440 km, 207 m de dénivelé et 3 h de marche.
Au total, une belle et très agréable randonnée improvisée qui vaut bien celle prévue à l’origine.    Bernard.

N.B. : « Chouener », expression québécoise signifiant parler de choses et d’autres tout en ayant du plaisir entre nous.

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