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Le Pas d'Adam - 21.05.2020

Il n’est pas si facile que cela de se réveiller d’une léthargie forcée de deux mois.
Nous l’avions tant espéré ce jour où nous pourrions de nouveau être tous ensemble, et que nul ne manquerait à l’appel.
Nous en avons tant rêvé au temps cruel du confinement.
Notre patience et une obstination têtue ont eu, à priori, raison du virus.
Nous sommes comme un vieux diesel rouillé et encalminé qui a besoin d’un long préchauffage et d’un important décrassage avant de retrouver ses performances d’antan.
Beaucoup ont pris du poids, mais pas de muscle, d’autres en ont perdu, au détriment alors de leur musculature !
Il y avait si longtemps que nous étions contraints de ronger notre frein. Aujourd’hui, nous pouvons enfin « Lâcher les chevaux », mais MODÉRÉMENT et dans le strict respect des mesures barrières et des règles de distanciation physique.
Nous entamons une randonnée facile, sur de larges pistes la plupart du temps, où chacun pourra mesurer les forces qui lui reste et, surtout, celles qu’il doit reconquérir.
L’été est déjà là, alors que le printemps nous est passé sous le nez à cause du confinement.  Une chaleur intense, quelque peu suffocante pour des organismes déshabitués depuis longtemps, s’installe progressivement au fur et à mesure que progresse la matinée.
Après un aussi long silence, la nature exulte de couleurs et d’odeurs.
Il y a l’incarnat des rochers de rhyolite qui ont déjà commencé de brûler au soleil, les dégradés de bruns, de bistre et de « Terre de Sienne » de la terre fraîchement mouillée du chemin, les camaïeux de vert tendre de mille arbustes qui ont poussé à profusion pendant notre absence sur les versants des collines, au milieu desquels il est parfois difficile de se frayer un chemin. Des touffes de graminées, surtout des fétuques avec leurs feuilles aiguisées comme des lances, bordent à profusion le bord des chemins.
Quelques taches de couleurs parviennent malgré tout à émerger de cet océan de vert. Il y a d’abord les cystes à feuilles de sauge, crèmes à cœur rouge, les lavandes papillon, d’un bleu violine et quelques arbousiers et leurs fruits sanguins.
Nous démarrons en face du parking du col du Testanier (308m) en empruntant la piste des Charbonniers, modérément caillouteuse (mais nous sommes dans l’Estérel !), qui descend en pente douce vers le fond du vallon, parallèlement à la route du Malpey.
Parvenus au point le plus bas de la combe (260m), une piste plus étroite et toute en sinuosités remonte sur les contreforts du Mont Aigre et finit par rejoindre la « Route d’Italie », parfaitement asphaltée, qui va descendre en ligne droite jusqu’à la maison forestière de la Louve.
Parvenus sur un large terre-plein (376 m), une erreur d’itinéraire (dont un confinement de deux mois interdisant toute reconnaissance est responsable) nous conduit à emprunter une sente très étroite, fortement pentue et profondément ravinée qui nous propulse, à pas chaloupés, vers la « piste du Porfait », puis le « carrefour de Roche Noire », avant de remonter, en suivant la même large piste vers la « Cantine du Porfait », pour aboutir enfin à la « Maison Forestière du Malpey » (361m).
De là, un étroit sentier en balcon au-dessus de la route du Malpey, bucolique à souhait, permet un retour facile aux voitures. Chemin faisant, les eucalyptus font une haie d’honneur aux randonneurs avec leurs troncs dénudés, pareils à des colonnes de marbre dressés contre le ciel.
En définitive, une agréable randonnée de reprise, un peu longue sans doute, sans difficultés majeures, réalisée dans un bel esprit de convivialité, tout à la joie des retrouvailles après une aussi longue absence, seulement marquée par une défaillance passagère de l’animateur, accompagné et soutenu par des « anges gardiens » qu’auront été deux des participants.    Bernard

« Chaque pas est un songe, la marche une promesse. »

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