L'Écureuil et les 4 Cols - 11.06.2020

« Numerus clausus » respecté (5 randonneurs au total : Françoise, Marie, Bernard, Henri et l’animateur du jour), suivant les préconisations du gouvernement en ces temps de déconfinement, comme le sera la règle de distanciation physique tout au long de notre randonnée du « lac de l’Écureuil et des 4 cols.
Ciel bleu turquoise, développements nuageux en attente, température déjà presque estivale, nous démarrons une boucle de 9,500 km pour 180 m de dénivelé. Quelques « cumulo-nimbus » se développent alentour inexorablement, prêts à en découdre, mais qui, heureusement, resteront cois toute la matinée.
Partis du col de Belle Barbe (1er col, 45 m), nous avons d’abord progressé sur un sentier large et confortable, en balcon sous le « pic du Baladou » (160 m), face au « rocher du Gravier » (239 m) avec, en arrière-plan, le « Rastel d’Agay », au-dessus du « ravin du Grenouillet », dont le petit lac éponyme est de nouveau bien plein, puis, après avoir traversé le gué au confluent des deux ravins, nous avons marché le long du « ravin du Mal Infernet » dont les hautes murailles de rhyolite écarlate nous dominent de toute leur puissance tutélaire.
Tout au long du « ravin du Mal-Infernet », jusqu’au gué (51 m) qui servait de déversoir à « feu », le lac de l’Écureuil, nous serons suivis et accompagnés par une cohorte de géants de pierre, fantastiques et débonnaires, pétrifiés pour l’éternité, et pour lesquels le temps accomplit au long des siècles son long et implacable travail de destruction. Mais, ils ont encore fière allure dans leurs armures de rhyolite amarante et imposent le respect aux passagers éphémères que nous sommes.
Chemin faisant, nous avons pu contempler cette forêt minérale de dizaines et de dizaines de tours, d’aiguilles, de pinacles et de clochetons dont certains ont été ruinés par des milliers d’années d’érosion et ne sont plus aujourd’hui que de tristes et d’instables pierriers.
On est dominés en permanence par une haute et imposante futaie d’orgues déchiquetées de basalte fauve. Tout le long du ravin, c’est un formidable déroulé de pics dont les pentes sont entrecoupées par de larges cônes d’éboulis. Partout, des donjons de pierre écarlates surgissent des profondeurs du ravin.
A nos côtés, le torrent qui coule au fond du ravin jusqu’au lac du Grenouillet, chuinte et murmure en nous faisant un brin de conduite. Plusieurs cascades d’eaux claires chantent une chanson douce et entêtante et se répondent de loin en loin.
Au long du chemin, nous sommes passés près de plusieurs sources fluides et mystérieuses dont un clair filet coulait dans le creux d’une pierre excavée pour le recueillir précieusement.
Un faux plat montant nous conduit à un gué, aujourd’hui à sec, en aval du déversoir du lac de l’Écureuil, qui nous permet de passer momentanément en rive droite. Plus haut, le lac est un rêve évanoui, encore vivant sur les cartes et dans la mémoire de quelques-uns.
Revenus sur nos pas sur quelques hectomètres, au travers de la très spectaculaire colonnade du ravin du Mal-Infernet, ultime vestige d’une très ancienne apocalypse volcanique, une étroite et fragile passerelle métallique nous permet de franchir le torrent et, accédant à l’autre rive, de nous élever, par un étroit sentier malaisé, jusqu’à atteindre le col Aubert (2ème col,109 m), carrefour de plusieurs pistes importantes au cœur du Baladou, et son cairn imposant. On continue de progresser sur un étroit sentier, en plein cœur d’une très opulente forêt de pins, vers le col du Baladou (3ème col,165 m).
Le col, véritable promontoire, nous permet de découvrir les deux Perthus, l’Oriental et l’Occidental, séparés par un profond ravin au fond duquel coule la rivière éponyme, fin filet argenté brillant au soleil au milieu d’un chaos de roches rouges.
Plus loin, un sentier confortable nous conduit idéalement vers les « baisses » de la Petite et de la Grosse Vache. Nous entamons alors une longue descente sur une large piste où des myriades d’étincelles de micaschistes brillent au soleil.
Parvenus au Col du Mistral (4ème col, 92 m), nous délaissons la route asphaltée au profit d’un long parcours de crêtes, tout en « montagnes russes », qui va nous offrir, du plus près au plus loin, des vues époustouflantes à 360°, sans cesse renouvelées. Il nous permet, après avoir franchi le « pont du Gratadis », de rejoindre les voitures sur le parking du « col de Belle Barbe ».
Ce fut une randonnée facile et belle, minérale et fleurie en même temps, tout à fait conforme aux souhaits de la majorité actuelle des randonneurs de T.E.R.R.E. qui demandent de plus en plus qu’on puisse associer l’esthétique d’un circuit à l’absence de difficultés majeures.   Richard

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