Album 2020

  • Reconnaissance du circuit du grand palier

    4 Reconnaissance du circuit du grand palier
    Il ne suffit pas, pour un animateur responsable, de conduire un groupe de randonneurs sur tel ou tel circuit, avec tous les aléas fatalement inhérents à cette pratique, encore faut-il avoir la meilleure maitrise possible de l’aventure d’une demi-journée ou d’une journée entière. Pour cela, seule une ou plusieurs reconnaissances sur le site peut nous assurer d’être suffisamment armé pour entrainer quelques randonneurs sur nombre de chemins de traverse en toute sécurité. Voici donc un exemple d’une reconnaissance imaginaire mais aussi tellement réelle qui associe des paysages somptueux à la découverte du génie humain dans l’admiration d’œuvres éternelles. Il me fallait un lieu, j’ai choisi pour vous le village de Lieuche, le moins peuplé des Alpes Maritimes, village perché (875 m), juché sur son plateau d’altitude, après que nous nous soyons hissés au sommet d’une route particulièrement étroite qui cumule, pour y arriver, une série de 17 lacets difficilement négociables. Il me fallait du bleu, j’ai pris un ciel d’azur clair, lumineux, immense, parsemé de légers nuages blanc. J’avais besoin d’un chef d’œuvre, j’ai eu le triptyque (1499) de « Ludovico Bréa » qui se cache fièrement depuis 500 ans dans la toute petite église de ce village du bout du monde. Et pour réussir cette belle randonnée, j’y ajoutais quelques pépites, comme ce petit pont de pierre qui semble construit pour ne mener nulle part, ces marnes semblables à une mer déchainée et ces roches superposées en strates qui transmutent la croûte terrestre en œuvre d’art. Après la visite de la petite église Notre-Dame-de-la-Nativité (bal. 103) qui recèle en son sein un véritable trésor qui est le très beau retable de Louis Bréa, « l'Annonciation », considéré comme une des œuvres majeures de l’artiste, j’ai démarré la reconnaissance de cette randonnée en boucle par une descente sur le GR 510 jusqu'au fond du vallon de Chaudanne. Après le petit pont « Roman » qui enjambe le torrent de Saint-Pierre, commence une longue montée, raide et continue, vers la « Baisse du Grand Pallier » (1007 m) / bal.92. Le sentier est étroit mais bien tracé, avec quelques passages en dévers, bordés d'à-pics, qui pourront en impressionner quelques-uns. Le paysage est grandiose, dans un ubac forestier et frais, avec le village de Lieuche en face et de nombreux sommets en arrière-plan pour nous récompenser de tous ces efforts. Arrivés à la Baisse du Grand Pallier, je quitte le GR 510 pour suivre, plein Est, par un travers méditerranéen avec des chênes pubescents, le sentier balisé en jaune, en balcon au-dessus du « vallon de l'Arsilane », sous la crête des Charbonnières, avec le village de Thiéry en vis à vis, jusqu'aux balises 93 et107, par une descente entre des vallons de marnes grises, immenses boursouflures qui marquent les terres jusque dans les lointains. Ce large drapé des collines témoigne encore aujourd’hui des convulsions de la terre dans des temps très reculés. Parvenus à la balise 105, on retrouve le chemin du retour (bal. 104), sous la Crête des Gardes, vers Lieuche par une large piste, en passant sous les ruines de la chapelle Saint-Ferréol. Mais au fait, qu’est-ce que tout cela veut dire ? Pourquoi tout cela nous émerveille et nous enivre à chaque fois ? Je n’en sais rien et ne saurai le dire. Il faudra bien des penseurs et bien des philosophes, avant que l’un d’eux explique un tel mystère. Faut-il s’éloigner du gris de nos cités pour trouver dans le ciel plus d’azur ? Est-ce qu’il suffit de la beauté insolente de quelques paysages, d’un chemin fleuri, d’une mousse fraîche ou d’un muret silencieux, pour nous consoler de nos tracas ou est-ce la recherche d’ailleurs parfumés et de jardins lointains qui allègent nos pas ? Est-ce l’absence de laideur qui nous dévoile la beauté ou est-ce l’infinie richesse de sa faune et de sa flore, le bouquet sautillant de sauterelles et de papillons, la chanson du ruisseau ou les violons du vent dans les bosquets qui nous immergent dans son immensité ? Je sais qu’un prochain jeudi, chargé de tout notre équipement, les uns diront « allons », les autres « en avant », nous nous retrouverons alors tous ensemble pour de nouvelles aventures, et c’est bien cela l’essentiel. Au total, une randonnée sans réelles difficultés, longue de 9,400 km pour 340 m de dénivelé. Carte IGN 3641 OT Pli B7/8.   Bernard  
  • RÊVE DE RANDONNÉE

    5 RÊVE DE RANDONNÉE
    Puisqu’un sort funeste et implacable nous condamne à la solitude et à l’isolement, je vous invite à me suivre pour une nouvelle randonnée rêvée, fantasmée, que nous pourrions peut-être avoir le bonheur de réaliser un jour prochain si une éclaircie dans la pandémie voulait bien nous en offrir l’opportunité. Je vous propose aujourd’hui une randonnée surprise sous la forme d’une énigme : à quelle distance sommes-nous de Théoule-sur-Mer, où se déroule la randonnée, sur quelle distance et avec combien de dénivelé, comment la nommer ? Je ne serai pas sans vous donner quelques indices en chemin pour vous aider à résoudre cette énigme et nous saurons bien alors quels sont celles et ceux les plus dignes et les mieux armés pour réaliser cette randonnée sans risque de s’égarer ! Il n’y a sans doute pas de meilleur gage de réussite pour une randonnée que de la commencer au départ d’une cave viticole ! Nous devons à la généreuse hospitalité de la propriétaire de ce château, situé dans le département du Var (43°36’23’’N/6°39’6’’E) et construit au 19ème siècle (351m), au centre d’un important et très réputé domaine viticole, de pouvoir nous élancer à travers ses vignes pour une randonnée en boucle qui nous ramènera dans quelques heures ici même pour célébrer Bacchus sans trop de modération. Nous sommes à un « jet de pierre » d’un très ancien et authentique village perché, classé commune de montagne, labéllisé « un des plus beaux villages de France », dont l’entrelac de ses ruelles étroites, pentues et tortueuses ne sont pas le moindre de ses charmes et, qui plus est, s’enorgueillit d’être la patrie de « la Reine des Fleurs » (?).La randonnée commence donc sous les meilleurs auspices, à travers des vignes que l’automne fait flamboyer et des champs d'oliviers parfaitement alignés. On arrive rapidement devant une charmante chapelle agrémentée d’un très beau lavoir (320m), au milieu d’un vaste espace, où se déroule chaque année un pèlerinage très suivi. La randonnée, bien balisée de bout en bout par une marque jaune pointée rouge, se poursuit tranquillement sur de larges sentiers, souvent presque rectilignes, où l’appui des pieds se fait souple et élastique, parmi des bois de chênes et de pins. On côtoie de nombreuses parcelles de vigne et de belles propriétés, certaines anciennes, de belle facture, d'autres très vastes et plus récentes. On marche sur de confortables pistes, avec un très faible dénivelé qui se révélera tout à fait dans nos cordes finalement. Dans les forêts dépouillées, les feuilles rouillées font un tapis de velours où se cachent peut-être des champignons, « la chair même de la forêt », une chair dont la saveur tient de l'arbre et de la terre, au parfum de terre mouillée. On baigne dans l'odeur boisée, suave et entêtante d'un humus en décomposition. La nature est peu à peu entrée dans une période de dormance pour plusieurs mois et ne se réveillera pas avant le retour du printemps. Au fur et à mesure de notre progression, nous pourrons, à loisir, profiter de belles échappées, dans un ruissellement de collines sur les Maures, les premiers contreforts des Alpes de Haute-Provence et le massif de l’Estérel. On fait un arrêt « pause banane » après un petit pont qui passe au-dessus d’une ancienne voie ferrée, aujourd'hui transformée en une petite route locale. Peu après la pause, une petite variante nous conduit au sommet d’un viaduc (356m) construit en 1897 par les usines Eiffel, impressionnant par sa hauteur de 40m au-dessus du profond vallon de Saint-Pierre. On s'arrête pour déjeuner, confortablement installés sur des restanques parfaitement conservées, en lisière d'une très grande propriété privée gardée par d’imposants et magnifiques chiens « patous », devant un étonnant panorama de vallonnements formant une vaste prairie constellée d'une multitude de marguerites. Aucun peintre, impressionniste ou pointilliste, quel que soit son talent, ne pourra jamais posséder une palette de couleurs aussi riche comme sait le faire la nature dans son génie pictural avec cette infinie profusion de nuances dans les verts, les bruns, les orange, les rouges, les jaunes, les ocre et toute cette richesse de couleurs cuivrées, rouillées ou mordorées dont l’automne colore les vignes désormais soulagées du poids de leurs opulentes grappes. Ce n’est qu’après avoir atteint le point culminant de notre randonnée à 481m que nous entamerons le retour vers le château, non sans être passés devant deux très beaux oratoires fort bien appareillés, témoins de la dévotion de nos ancêtres à la foi chrétienne. Nous ne pouvions mieux finir cette randonnée qu'en allant faire notre marché de « dives bouteilles » et de « gouleyants breuvages » à la cave du château qui nous a si bien accueillis. Maintenant, c’est à vous de trouver quelle est cette randonnée « mystère » !     Bernard. Avez-vous la réponse ?  Donnez-la à Bernard Charié.
  • Grande borie de Cipières - 22.10.2020

    15 Grande borie de Cipières - 22.10.2020
    Cette randonnée fut bien réelle ; c’est bien celle dont nous avons tant rêvé au temps triste du confinement. Nous étions le jeudi 22 octobre et 8 randonneurs prêts à suivre l’animateur de randonnée pédestre du jour « es qualité », sous un ciel d’ivoire au petit matin, pommelé de nombreux nuages laiteux venant d’est, pesant comme une chape de plomb sur la nature alentour. Octobre, le mois où les clameurs et les ardeurs de l’été se sont apaisées et où la douceur et la langueur se sont installées, où la clarté est vive, mais n’éblouit plus, où l’air enfin est transparent, chargé du parfum du serpolet et de la menthe poivrée. De plus c’est le moment où les gratte-culs (pardon « les cynorhodons ») font scintiller les églantiers de mille rubis et où les ronciers nous tendent leurs bras chargés de mures brunes et gouleyantes. Nous sommes à Cipières, village perché à 780 m d’altitude au pied du plateau de Calern, dans le pays grassois. Il fait face au village de Gréolières et surplombe la vallée du Loup qui coule des eaux tumultueuses dans une profonde dépression. En toile de fond, le profil crénelé de la masse imposante du Chéiron dont les corniches seront bientôt ourlées de quelques lambeaux de neige au prochain hiver. Nous partons pour une randonnée longue de 8,300 km (aller-retour) avec un dénivelé de 310 m, qui doit nous conduire jusqu’à l’imposante « Borie de Pons », au pied de laquelle nous pourrons pique-niquer à plaisir (carte IGN 3642ET pli D4). La randonnée se déroule au milieu d’une nature exigeante, sévère et lumineuse. Partant de la balise 26, située sur le parking, en plein centre du village, nous empruntons d’abord le GR4 que nous quittons bientôt à la balise 160, pour continuer à gauche sur un étroit sentier, cap au 170. Dès lors, nous n’avons plus qu’à nous laisser guider, non sans garder un minimum d’attention, par un balisage qui est un modèle du genre, jusqu’à la balise 161 au lieu-dit « Les Graus de Pons » où se situe la grande Borie, magnifique et majestueuse, si remarquablement conservée. Le sentier sinue, méandreux, sur cette terre ingrate, tantôt montant, tantôt descendant, parfois encaissé et parfois dominant, au milieu d’une garrigue revêche et pierreuse, peuplée de chênes verts, de genêts, de buissons, de nombreux ronciers, de cynorhodons, dans l’odeur du thym, du pèbre d’aï (la sarriette), du serpolet et de la menthe poivrée. Partout, ce ne sont que des champs de pierres, quadrillés par des murets gris cendré, parfaitement appareillés, qui retiennent les coteaux, tous bâtis de mains d’hommes, vestiges d’un labeur ancien, incessant et entêté. Combien de « Sisyphes » ont œuvré leur vie entière à ériger, pierre après pierre, ces amoncellements chaotiques de pierrailles qui parsèment la campagne. Autrefois grenier à blé de Grasse et des alentours, la terre s’est plus nourrie ici de la sueur des hommes que de la pluie. Nous franchissons plusieurs vallons, parmi lesquels celui des Pesses, celui du Pas d’Estrugue, et enfin celui des Pourcelles (balise 161/piste à gauche/cap au 15) qui donne accès à la grande Borie de Pons. Une plate-forme de terre battue, nivelée et dénudée, nous accueille devant la grande Borie pour une pause déjeuner bienvenue, festive, conviviale et roborative, avant que nous ne reprenions le chemin du retour en sens inverse pour rejoindre Cipières, après quelques heures d’efforts et de plaisirs partagées. A proximité de ce beau village grassois, Cipières, on ne peut que rester sans voix devant cette garrigue insolente et ce cahot d’amoncellements pierreux que le temps et l’homme ont fabriqués. On ne peut que contempler avec admiration ces murets gris qui retiennent les coteaux. On imagine un vieil homme qui s’use en vain à bâtir cette muraille que le destin demain peut tout effacer. On peut l’imaginer, le dos courbé, se riant du gel et de la pluie, sans perdre un instant. Il ne songe pas à élever à lui seul une pyramide pour défier le ciel, mais rêve d’offrir à ses enfants une vie meilleure que la sienne. Semaine après semaine, restanque après restanque, il a creusé l’argile, extirpé les cailloux, nivelé la parcelle, semé sa moisson. Combien de temps cela dura ? Certainement de très longues années, sûrement plusieurs générations, une nouvelle ajoutant sa contribution à celles de leurs prédécesseurs. Pour un grain d’épeautre récolté, combien de terre transportée ? Pour des lendemains incertains, combien de souffrances endurées ? Comment comprendre de nos jours cette ténacité, cette opiniâtreté, cet entêtement dans l’obstination, l’acharnement et la constance, si l’on ne met pas en face, la misère, l’espoir et la fierté. Depuis longtemps la bêche et le soc se sont tus, genêts et buissons ont remplacé le blé et, pourtant, toujours se dressent fièrement ces murailles pour nous rappeler que des hommes, durant plusieurs vies, en dépit d’un pauvre sort, ne cessèrent jamais d’honorer comme une reine cette terre ingrate où ils dorment désormais en paix. Amis randonneurs, soyons courageux et déterminés, reprenons nos sacs, n’oublions pas nos bâtons, jeudi prochain sera une autre épopée.    Richard                                    
  • Santé Lac Avellan - 20.10.2020

    7 Santé Lac Avellan - 20.10.2020
    Enivrons-nous sans modération de ce monde sans limite ni mesure qui nous est offert dans le plein et les creux de l’Estérel, croquons à belles dents les fastes colorés et les mille odeurs d’un automne flamboyant. La rando santé du mardi 20 octobre 2020 nous a conduits autour du lac de l’Avellan, haut lieu remarquable du volcanisme dans l’Estérel. Dans la douceur et la fine lumière tamisée d’un après-midi d’automne, nous fûmes 13 à réaliser par deux fois le tour du lac pour prolonger le plaisir d’être ensemble, d’échanger et de partager, de se cultiver aussi par le rappel d’un bref historique du volcanisme dans l’Estérel qui nous a fait faire un bond 290 millions d’années en arrière.La randonnée santé, c’est facile, pas cher et ça peut rapporter gros à notre santé. Qu’on se le dise ! « Les pas du marcheur sur la terre sont d’une infinie légèreté, un souffle sur les pierres. Ils ne laissent qu’une trace de mémoire. Emprunter ces chemins amène à emboiter le pas à la foule des autres marcheurs au long d’une invisible mais réelle connivence. Le sol battu des innombrables pas imprimés pour une infime durée est une marque d’humanité. Dans ce dépouillement, le marcheur a rendez-vous avec son histoire, avec son intériorité. Le chemin n’est, en définitive, qu’un prétexte à la déambulation et au voyage intérieur. Un marcheur n’arrive jamais. Il est toujours de passage. »    Bernard
  • Santé canal de la Siagne - 13.10.2020

    7 Santé canal de la Siagne - 13.10.2020
    Pourquoi ajouter quelque soliloque que ce soit pour rapporter cette rando santé du Mardi 13 Octobre 2020 le long d’une section du Canal de la Siagne au départ de la Chapelle Saint Mathieu qui s’est déroulée dans l’émerveillement de l’infinie palette des couleurs d’un après-midi d’automne. Il eût fallu être là, tout simplement !   Bernard
  • Vers rocher St-Barthélémy - 08.10.2020

    6 Vers rocher St-Barthélémy  - 08.10.2020
    Nous étions 27 le jeudi 8 octobre, sous la conduite éclairée de Pierre, au mieux de sa forme (à croire que la pratique assidue de la « Marche Aquatique Côtière » lui est un élixir de jouvence !), pour une randonnée de la demi-journée devant nous conduire du parking de la « maison brulée », jusqu’au « Rocher Barthélémy ». Nous étions tous dûment masqués le temps du covoiturage, bientôt libérés de cette contrainte dès que notre troupe s’est ébranlée sur le sentier, non sans essayer de respecter tant bien que mal la distanciation physique imposée par les mesures barrières contre l’extension de la pandémie. Tous les regards brillaient du plaisir de se retrouver enfin, pour beaucoup, après plusieurs mois de confinement et d’inactivité forcée. Quel bonheur, un peu masochiste, de retrouver le massif de l’Estérel, ses innombrables pierriers, sa profusion de pierrailles ! Interdits de déplacement pendant de très longues semaines pour cause de pandémie, puis, empêchés d’en parcourir les sentiers pour éviter les trop fortes chaleurs, aujourd’hui, nous avons l’intention de ne pas bouder notre plaisir et de profiter de ce cadre exceptionnel qui nous est enfin rendu, jusqu’à plus soif. Nous n’aurons de cesse d’explorer et d’inventorier le moindre sentier, la moindre piste, même la moindre sente ou venelle de cet univers inépuisable qu’est l’Estérel. Nous nous enivrons de nouveau de cette liberté retrouvée à l’embrasure des pistes tandis que résonne le grésillement de nos pas sur les pierres du chemin. Le ciel avait la pureté d’une opale, la mer immense luisait au soleil d’un bleu profond, la nature tout entière rechignait à s’approcher de l’hiver, la température gardait encore dans sa douceur des relents d’été. Le sentier, tout en tours et détours, sinue sur une même courbe de niveau en épousant au plus près le relief, dominé d’abord par le « pic d’Aurelle », puis par les falaises d’une verticalité vertigineuse du « Pilon » et du « Saint Pilon », avant que nous ne côtoyions l’énorme masse du « rocher de Saint- Barthélemy » flamboyant au soleil et sa précieuse fontaine, magnifiquement maçonnée, toujours prête à désaltérer les randonneurs que la chaleur et l’effort ont assoiffées. Au total, une randonnée des plus tranquilles de 8 km pour 150 m de dénivelé qui sied fort bien à une reprise tout en douceur de nos randonnées du jeudi matin.  Bernard
  • Santé - Ste-Marguerite - 16.06.2020

    11 Santé - Ste-Marguerite - 16.06.2020
    En ce mardi 16 juin, notre petit groupe de randonnée est en route, à la découverte de l'île au trésor. Non, il ne s'agit pas de l'île au trésor du livre de Robert Louis Stevenson ! car ici le trésor n'est pas caché mais bien visible à nos yeux, mais de l'île Sainte-Marguerite, dans la magnifique baie de Cannes ; Nous la nommerons d'ailleurs plus volontiers l’île aux mille trésors ! Nous avons toutefois plutôt l'air de pirates avec nos masques collés au visage (fin de coronavirus exige) et, assis en rang d'oignons sur la banquette avant du bateau  - qui nous relie de l'embarcadère de Cannes à Sainte- Marguerite  - le spectacle de nos faces masquées est assez étrange et insolite. En pleine mer les vagues douces rythment notre courte croisière et déjà nous nous sentons en vacances. Un vent de gaîté remplit nos cœurs, heureux de se retrouver après cette bien particulière période de confinement. Pieds à terre et à la suite de Pierre, notre chef d’équipée, nous prenons le chemin de droite qui longe la mer puis à un moment nous obliquons légèrement à notre gauche où Pierre nous fait découvrir l'étonnant étang du Batéguier : un moment de contemplation sublime sur cette surprenante étendue d'eau à l'intérieur d'une si petite île. Sa beauté dégage une grande sérénité. Nous aimerions voler comme ces oiseaux qui en ont fait une réserve mais nos ailes  - qui ne sont que nos pieds  - sont appelés à continuer la route ! Nous reprenons le bord de mer, découvrons d’adorables petites criques et ressentons l’appel de l’eau où les couleurs alternent entre des camaïeux de bleu et de vert. Tout au bord la mer est transparente, le ciel bleu azur. Le soleil de juin darde ses chauds rayons. L’heure de midi approche, une halte bienfaisante s'impose. Des rochers lisses face à la mer nous attendaient pour notre déjeuner bucolique. Nous quittons avec nostalgie ce lieu idyllique et, sur la suite de notre parcours, nous découvrons une forteresse imposante avec un pont levis surplombant les douves mais la lourde porte n'est pas ouverte pour nous ! Avant de nous orienter en direction de l’embarcadère, nous décidons d'aller nous recueillir au petit cimetière communal de l’île, sur la tombe de Florence Arthaud, mais nous n'y trouvons que celle de son frère. Nous apprenons qu'en fait elle a été incinérée mais on ignore où ses cendres ont été dispersées. Regagnant l'embarcadère pour prendre le bateau de 15 h 15, nous constatons que nous avons parcouru 7,5 km (sur les 20 km d’allées et de chemins forestiers de l'île). Oui, ce fut une superbe randonnée sur une île aux mille trésors, celui de la beauté, celui d'une paix sereine et bien sûr, comme toujours avec TERRE, celui d'une vraie et simple fraternité. La marche, le plein air, la nature sont en effet de merveilleux atouts pour vivre cet esprit fraternel si essentiel à notre bonheur ... et déjà nous songeons à nos futures randonnées !     Catherine
  • L'Écureuil et les 4 Cols - 11.06.2020

    12 L'Écureuil et les 4 Cols - 11.06.2020
    « Numerus clausus » respecté (5 randonneurs au total : Françoise, Marie, Bernard, Henri et l’animateur du jour), suivant les préconisations du gouvernement en ces temps de déconfinement, comme le sera la règle de distanciation physique tout au long de notre randonnée du « lac de l’Écureuil et des 4 cols. Ciel bleu turquoise, développements nuageux en attente, température déjà presque estivale, nous démarrons une boucle de 9,500 km pour 180 m de dénivelé. Quelques « cumulo-nimbus » se développent alentour inexorablement, prêts à en découdre, mais qui, heureusement, resteront cois toute la matinée. Partis du col de Belle Barbe (1er col, 45 m), nous avons d’abord progressé sur un sentier large et confortable, en balcon sous le « pic du Baladou » (160 m), face au « rocher du Gravier » (239 m) avec, en arrière-plan, le « Rastel d’Agay », au-dessus du « ravin du Grenouillet », dont le petit lac éponyme est de nouveau bien plein, puis, après avoir traversé le gué au confluent des deux ravins, nous avons marché le long du « ravin du Mal Infernet » dont les hautes murailles de rhyolite écarlate nous dominent de toute leur puissance tutélaire. Tout au long du « ravin du Mal-Infernet », jusqu’au gué (51 m) qui servait de déversoir à « feu », le lac de l’Écureuil, nous serons suivis et accompagnés par une cohorte de géants de pierre, fantastiques et débonnaires, pétrifiés pour l’éternité, et pour lesquels le temps accomplit au long des siècles son long et implacable travail de destruction. Mais, ils ont encore fière allure dans leurs armures de rhyolite amarante et imposent le respect aux passagers éphémères que nous sommes. Chemin faisant, nous avons pu contempler cette forêt minérale de dizaines et de dizaines de tours, d’aiguilles, de pinacles et de clochetons dont certains ont été ruinés par des milliers d’années d’érosion et ne sont plus aujourd’hui que de tristes et d’instables pierriers. On est dominés en permanence par une haute et imposante futaie d’orgues déchiquetées de basalte fauve. Tout le long du ravin, c’est un formidable déroulé de pics dont les pentes sont entrecoupées par de larges cônes d’éboulis. Partout, des donjons de pierre écarlates surgissent des profondeurs du ravin. A nos côtés, le torrent qui coule au fond du ravin jusqu’au lac du Grenouillet, chuinte et murmure en nous faisant un brin de conduite. Plusieurs cascades d’eaux claires chantent une chanson douce et entêtante et se répondent de loin en loin. Au long du chemin, nous sommes passés près de plusieurs sources fluides et mystérieuses dont un clair filet coulait dans le creux d’une pierre excavée pour le recueillir précieusement. Un faux plat montant nous conduit à un gué, aujourd’hui à sec, en aval du déversoir du lac de l’Écureuil, qui nous permet de passer momentanément en rive droite. Plus haut, le lac est un rêve évanoui, encore vivant sur les cartes et dans la mémoire de quelques-uns. Revenus sur nos pas sur quelques hectomètres, au travers de la très spectaculaire colonnade du ravin du Mal-Infernet, ultime vestige d’une très ancienne apocalypse volcanique, une étroite et fragile passerelle métallique nous permet de franchir le torrent et, accédant à l’autre rive, de nous élever, par un étroit sentier malaisé, jusqu’à atteindre le col Aubert (2ème col,109 m), carrefour de plusieurs pistes importantes au cœur du Baladou, et son cairn imposant. On continue de progresser sur un étroit sentier, en plein cœur d’une très opulente forêt de pins, vers le col du Baladou (3ème col,165 m). Le col, véritable promontoire, nous permet de découvrir les deux Perthus, l’Oriental et l’Occidental, séparés par un profond ravin au fond duquel coule la rivière éponyme, fin filet argenté brillant au soleil au milieu d’un chaos de roches rouges. Plus loin, un sentier confortable nous conduit idéalement vers les « baisses » de la Petite et de la Grosse Vache. Nous entamons alors une longue descente sur une large piste où des myriades d’étincelles de micaschistes brillent au soleil. Parvenus au Col du Mistral (4ème col, 92 m), nous délaissons la route asphaltée au profit d’un long parcours de crêtes, tout en « montagnes russes », qui va nous offrir, du plus près au plus loin, des vues époustouflantes à 360°, sans cesse renouvelées. Il nous permet, après avoir franchi le « pont du Gratadis », de rejoindre les voitures sur le parking du « col de Belle Barbe ». Ce fut une randonnée facile et belle, minérale et fleurie en même temps, tout à fait conforme aux souhaits de la majorité actuelle des randonneurs de T.E.R.R.E. qui demandent de plus en plus qu’on puisse associer l’esthétique d’un circuit à l’absence de difficultés majeures.   Richard
  • Plateau d'Anthéor - 28.05.2020

    17 Plateau d'Anthéor - 28.05.2020
    Qui mieux que Pierre aurait pu conduire cette randonnée au « Plateau d’Anthéor » en un aller-retour depuis la « calanque d’Aurelle » dont il connait parfaitement chaque pierre, la moindre caractéristique et tous les points de vue remarquables.Nous sommes 9 au départ de cette randonnée qui nous conduit d’abord aux abords de la calanque d’Aurelle, puis, par un sombre tunnel qui passe sous la route de la Corniche, nous progressons un temps dans le fond du vallon d’Aurelle, avant de remonter par un étroit sentier, pierreux à souhait, sur le flanc abrupt du vallon.Dès lors, le sentier virevolte et sinue de combes en vallons, toujours à peu près sur la même courbe de niveau, aux alentours de 130 mètres au-dessus de la mer. Nous doublons (terme de marine qui convient bien au nouveau look « loup de mer » de Pierre !) alors la Pointe Maubois, puis la Pointe du Cap Roux, la Pointe de l’Observatoire et enfin la Pointe Saint Barthélémy. Au loin, quelques rares bateaux quadrillent la mer d’un éphémère sillage d’écume, pailletée d’or et d’argent au soleil. Côté terre, nous serons successivement dominés par le Pic d’Aurelle, puis par le Pic du Cap Roux, le Pilon et le Saint-Pilon, avant d’être confrontés, comme écrasés par la masse compacte du Rocher de Saint- Barthélemy. L’incandescence des rochers de rhyolite font de l’Estérel, en cette chaude matinée du mois de mai, un paysage en fusion. Au bord des pistes et des sentiers, la nature a repris tous ses droits pendant le temps du « confinement » et ce n’est partout qu’un océan de mille jeunes arbustes qui nous offre une très riche palette de verts, des plus tendres aux plus profonds. Peu d’oiseaux peuplent l’Estérel ; seuls quelques chants nous rappellent qu’ils sont encore à la saison des amours. Quelques hirondelles et martinets, noirs sur un fond bleu de perse, giclent et strient le ciel dans une sarabande effrénée et jamais épuisée, loin au-dessus de nos têtes. Ce fut une randonnée belle et facile, sous le signe de l’empathie et de la convivialité, preuve que la « distanciation physique » ne saurait être un obstacle rédhibitoire à la bonne ambiance de nos retrouvailles. Nous aurons parcouru un total de 8,500 km en un aller-retour pour 250 m de dénivelé.    Bernard
  • Le Pas d'Adam - 21.05.2020

    10 Le Pas d'Adam - 21.05.2020
    Il n’est pas si facile que cela de se réveiller d’une léthargie forcée de deux mois. Nous l’avions tant espéré ce jour où nous pourrions de nouveau être tous ensemble, et que nul ne manquerait à l’appel. Nous en avons tant rêvé au temps cruel du confinement. Notre patience et une obstination têtue ont eu, à priori, raison du virus. Nous sommes comme un vieux diesel rouillé et encalminé qui a besoin d’un long préchauffage et d’un important décrassage avant de retrouver ses performances d’antan. Beaucoup ont pris du poids, mais pas de muscle, d’autres en ont perdu, au détriment alors de leur musculature ! Il y avait si longtemps que nous étions contraints de ronger notre frein. Aujourd’hui, nous pouvons enfin « Lâcher les chevaux », mais MODÉRÉMENT et dans le strict respect des mesures barrières et des règles de distanciation physique. Nous entamons une randonnée facile, sur de larges pistes la plupart du temps, où chacun pourra mesurer les forces qui lui reste et, surtout, celles qu’il doit reconquérir. L’été est déjà là, alors que le printemps nous est passé sous le nez à cause du confinement.  Une chaleur intense, quelque peu suffocante pour des organismes déshabitués depuis longtemps, s’installe progressivement au fur et à mesure que progresse la matinée. Après un aussi long silence, la nature exulte de couleurs et d’odeurs. Il y a l’incarnat des rochers de rhyolite qui ont déjà commencé de brûler au soleil, les dégradés de bruns, de bistre et de « Terre de Sienne » de la terre fraîchement mouillée du chemin, les camaïeux de vert tendre de mille arbustes qui ont poussé à profusion pendant notre absence sur les versants des collines, au milieu desquels il est parfois difficile de se frayer un chemin. Des touffes de graminées, surtout des fétuques avec leurs feuilles aiguisées comme des lances, bordent à profusion le bord des chemins. Quelques taches de couleurs parviennent malgré tout à émerger de cet océan de vert. Il y a d’abord les cystes à feuilles de sauge, crèmes à cœur rouge, les lavandes papillon, d’un bleu violine et quelques arbousiers et leurs fruits sanguins. Nous démarrons en face du parking du col du Testanier (308m) en empruntant la piste des Charbonniers, modérément caillouteuse (mais nous sommes dans l’Estérel !), qui descend en pente douce vers le fond du vallon, parallèlement à la route du Malpey. Parvenus au point le plus bas de la combe (260m), une piste plus étroite et toute en sinuosités remonte sur les contreforts du Mont Aigre et finit par rejoindre la « Route d’Italie », parfaitement asphaltée, qui va descendre en ligne droite jusqu’à la maison forestière de la Louve. Parvenus sur un large terre-plein (376 m), une erreur d’itinéraire (dont un confinement de deux mois interdisant toute reconnaissance est responsable) nous conduit à emprunter une sente très étroite, fortement pentue et profondément ravinée qui nous propulse, à pas chaloupés, vers la « piste du Porfait », puis le « carrefour de Roche Noire », avant de remonter, en suivant la même large piste vers la « Cantine du Porfait », pour aboutir enfin à la « Maison Forestière du Malpey » (361m). De là, un étroit sentier en balcon au-dessus de la route du Malpey, bucolique à souhait, permet un retour facile aux voitures. Chemin faisant, les eucalyptus font une haie d’honneur aux randonneurs avec leurs troncs dénudés, pareils à des colonnes de marbre dressés contre le ciel. En définitive, une agréable randonnée de reprise, un peu longue sans doute, sans difficultés majeures, réalisée dans un bel esprit de convivialité, tout à la joie des retrouvailles après une aussi longue absence, seulement marquée par une défaillance passagère de l’animateur, accompagné et soutenu par des « anges gardiens » qu’auront été deux des participants.    Bernard « Chaque pas est un songe, la marche une promesse. »
  • Marche Nordique - 16.05.2020

    8 Marche Nordique - 16.05.2020
    Ils sont cinq à sortir des voitures, emmitouflés derrière leurs masques Covid19. Ils n'ont pas l'air bien réveillés. Le ciel est gris et le temps un peu frais. Ce sont les pionniers qui vont ouvrir le bal pour la reprise des activités de TERRE après deux mois de confinement. C'est pourquoi Pierre est au rendez-vous au départ de Maure Vieil. Il précise les nouvelles consignes de distanciation et les gestes barrière en temps d'épidémie. Surprise ! Il cache mal derrière son masque une barbe nouvelle. De l'avis général cela lui donne un air loup de mer et bourlingueur du meilleur effet. Au parking, il y a bien 50 voitures ! Maure Vieil avait été choisi par Sandra parce que sûrement moins fréquenté... Il y a là des marcheurs, des coureurs, des promène toutou, des randonneurs, des cyclistes. Ces derniers ont dû tous se précipiter pour bénéficier de la prime de 50 euros ! C'est fou le nombre de nouveaux sportifs en France depuis le début de la semaine. Heureusement tout ce monde va se répartir sur différents itinéraires et notre chemin ne sera jamais encombré. Dix minutes d'échauffement. Puis avec JR à l'avant et Sandra en serre file la patrouille se met en ordre de marche.  A partir du passage sous les hautes falaises de l'ancienne carrière de Fluor, allure libre jusqu'au col de la Cadière (241 m). A réaliser en aller et retour soit 9 km. Il fait vraiment bon marcher, la pente est régulière, la piste a été récemment nivelée par endroits et le tandem de tête se met à pousser des pointes, flirtant sans doute avec les 6 km/h ! Ils sont au col à 10 h 15 et redescendent aussitôt, invités à rentrer par une averse soudaine. Jonction dans la descente avec le reste de la troupe qui a déjà fait demi-tour. Le soleil est revenu et nous nous retrouvons pour une pause (et une pose) photo à la chapelle de Maure Vieil. Le site à l'abandon a été investi par des artistes ou des tagueurs selon l'appréciation de chacun. Bien que chapelle, le lieu a des allures de friche urbaine. Il se dégage de cet ensemble architectural moderniste en béton, quelque chose d'étrange. Son histoire ne manque pas d'intérêt. Dans les années 60, il y avait ici une verrerie aux productions recherchées par les collectionneurs. Puis plus tard s'ouvrit un centre de ressourcement New Age qui abrita des rencontres d'adeptes en quête de ressourcement et de nouvelles spiritualités (voir tous les chemins.hautetfort.com ).   11 h 15 : Nous sommes à notre plateforme pour les étirements. Les organismes sont un peu rouillés mais très contents de ce premier galop en liberté. En silence, chacun explore et détend lentement les points sensibles de son corps et les tensions générées par l'effort ou par la longue inaction. Dans le bois, derrière nous un rossignol vocalise. Françoise fait remarquer « Tiens en voilà un qui est content de nous revoir ! » Et nous donc ! Amis randonneurs qui reprenez jeudi prochain, réjouissez-vous. C'est un vrai bonheur ! La convivialité est intacte car les contraintes du déconfinement sont très supportables (5 m de distance, en marche nordique, pas de masque pendant la progression). Ces retrouvailles avec l'effort et les amis ont été un véritable cadeau ! Sans oublier la nature et les grands espaces qu'il nous faut respecter et protéger plus que jamais. Car nous en avons tellement besoin.   Jean-Robert
  • Animateurs

    11 Animateurs
    Ses animateurs, j’ai nommé : Pierre, Sandra, Jean-Robert, Marie-France, Jacky, Françoise, Isabelle, Annick, Raymond, Régis, Richard, Bernard, François, Francis, Sophie et Lili 
  • Impressions d'Estérel - Mai 2020

    4 Impressions d'Estérel - Mai 2020
    Entre nous, ce n’était qu’un au revoir, mais avec l’incertitude et l’angoisse qui sous-tendent tout départ. Nous étions tous éparpillés, reliés malgré tout par le cœur et la pensée. Nous savons aujourd’hui que nous allons bientôt nous retrouver et que nul ne manquera, heureusement, à l’appel. Je vous fais témoins d’un autre rêve, le dernier sans doute, avant que nous puissions de nouveau nous confronter à notre terrain de jeu privilégié, le massif de l’Estérel. Je souhaite vous avoir fait suffisamment rêver pendant ce cruel intermède et avoir pu contribuer modestement à maintenir intacte votre soif d’évasion et la flamme de l’espoir pour des lendemains lumineux dans l’ambiance aux milles nuances à nulle autre pareille de notre Estérel. Continuons de vivre et de rêver, de rêver et de vivre, pour un temps, mais pour un temps seulement dans notre « jardin d’Eden » : l’Estérel. Nous le revoyons aujourd’hui au plus profond de nous-mêmes avant de l’éprouver réellement, quand l’abnégation et la générosité de beaucoup auront permis de terrasser le monstre froid, tueur de masse, mangeur d’hommes, qui continue de nous poursuivre et de nous accabler. Nous n'avons pas oublié les fastes de l'automne, de l'hiver et de ce début de printemps dans les Alpes Maritimes et dans le Var.Ce monde minéral, sa flore, sa faune, ses odeurs, ses sentiers, ses paysages, tout cela nous imprègne et nous manque cruellement. Parmi cette palette infinie de paysages variés, nous gardons au cœur les fortes émotions que nous procure l'Estérel, au fil des saisons. Cette forteresse de roches rouges, dont les murailles jaillissent du bleu intense de la Méditerranée, nous a toujours procuré de belles images et de profondes sensations. L’inépuisable entrelacs des pistes et des sentiers perfuse l’Estérel jusque dans ses moindres recoins. Nous ne limitons pas nos errances au nombre infini des larges pistes qui s’enchevêtrent. Nous nous écartons le plus souvent des sentiers balisés pour découvrir au bout de sentes minuscules et sinueuses des recoins intimes du massif. Nous gravissons des pentes hérissées de pics et de tours de pierre. Nous découvrons une étonnante concentration de rochers, les uns simples, les autres plus élaborés, blocs erratiques ancrés dans l'immobile et l'inéluctable, pétrifiés de solitude et de silence. Nous empruntons des sentiers caillouteux au milieu des chênes-liège et des pins. Les uns montent en pente douce, d'autres grimpent allègrement vers les crêtes. Parfois, l'amorce d'un étroit sentier est cachée par des buissons broussailleux qui peuvent laisser sur nos jambes quelques légères égratignures.Ici tout est dent, tout est dard, crochet, lance et armure d'une chevalerie dérisoire. Tout est lacis de barbelés factices qui réclament la plus grande vigilance. Le sol, lui, est parfois jonché de fleurs multicolores, certaines à la grâce alanguie, comme fatiguées de leur propre vigueur, d'autres, avec une égoïste volupté, s'offrent sans vergogne à nos regards. Nous aimerions les connaître toutes par leur nom, mais nos connaissances en botanique ont toujours laissé place à une rêverie béate. Certes, il faut savoir donner un nom aux choses que l'on aime. Peut-être un jour prochain : qui sait ? Du haut de quelques sommets, nous pouvons embrasser du regard tout le massif au cœur duquel l'ombre et la lumière s'épousent. Le moutonnement qui s'étire jusqu'à la mer, vif argent au soleil, est jalonné de repères devenus maintenant familiers. Notre regard se dissout dans un formidable déroulé de pics et de ravins, et les pentes sont entrecoupées d'éboulis qui cascadent jusqu'aux fonds énigmatiques de ceux-ci. Remontant le long du Ravin des Lentisques, l'imposant pic du Cap Roux s'auréole dans le contre-jour d'une clarté à peine rosée. La grandeur domine dans cette approche sauvage. Sous le baldaquin azuré d’un ciel myosotis, au loin, des bateaux blancs sillonnent le bleu turquoise de la mer. Des milliers de fleurs racontent, dans leur langue colorée, le simple bonheur de vivre et de donner du nectar aux abeilles. Des tâches flamboyantes, enchevêtrées dans les buissons, se marient sans effort avec la gamme des verts déclinée par la forêt et l'ocre rouge des rochers qui ont réussi leur pacte d’être mêlés pour la vie. Elles prennent toutes leur pouvoir en s'appuyant sur des couleurs complémentaires. Les pistes s'enfoncent dans la garrigue parfumée, chauffée par le soleil, colorée par les lavandes aux épis violet-noir et les cistes aux corolles blanches et aux pétales rose-pourpre qui déferlent jusqu'à l'opulence et sur lesquelles virevoltent des papillons jaune citron. On avance, sans autre désir que de découvrir cet univers minéral et, si l'on est sur le point de s'égarer, des cairns, ces bornes de pierre disposées au bord des chemins pour orienter et pour aider les randonneurs, nous ramènent dans la bonne direction. Par cet agencement minéral, d'autres hommes ont laissé un message de connivence et de solidarité pour leurs semblables amenés à fouler le même sol. Tous ces chemins ne sont qu'un prétexte pour découvrir toutes les facettes du massif. Quel bonheur, chaque fois, de découvrir, au détour d'un chemin, une nouvelle perspective ! Partout des donjons surgissent de la garrigue, guetteurs monstrueux. Lorsque nous débouchons en pleine lumière sur les crêtes, c'est à chaque fois un nouvel enchantement. A nos pieds s'ordonne un monde de roches et de ravins. Une sorte de bonheur cataleptique marque chacune de nos arrivées au sommet et la découverte des panoramas qui s'y révèlent. Du plateau d'Anthéor au pic du Cap Roux, nous pouvons contempler le vaste développement du littoral depuis la baie de Cannes et les iles de Lérins jusqu'au golfe de Saint-Tropez, avec ses pointes et ses échancrures, avec le soleil qui éclabousse la mer et qui, pour cela, paraît encore plus bleue. De ces hauts, on a l'impression d'être assis à la proue d'un navire. Au sommet du Perthus Oriental, nous pouvons être émerveillés par la large palette d'une multitude de fleurs qui y ont élu domicile. Des inflorescences déferlent sans vergogne entre les roches. Sur leurs pétales, des insectes butinent. Des coléoptères, plus brillants que des gemmes sous le soleil, à la cuirasse de cuivre poli, d'un bleu métallique chatoyant, s'entrainent au maniement des mandibules. Nous pouvons suivre des sentiers au-dessus desquels se dessine une couronne de feuillage largement déployée en un manteau de fraîcheur. Nous passons près de plusieurs sources fluides et mystérieuses dont un clair filet coule dans le creux d'une pierre excavée pour le recueillir précieusement. Nous pourrions même gouter à cette eau qui semble venir des entrailles de la terre depuis toujours avec un talent secret pour désaltérer le passant. Nous nous enfonçons dans le silence de sentes cachées dans des forêts d'eucalyptus aux troncs marmoréens et, dans la lumière oblique, dans la délicate aura du contre-jour, les chênes-liège déclinent leurs formes tortueuses. Depuis la plateforme du mont Vinaigre, point culminant du massif (614 m d'altitude), la vue porte jusqu'aux cimes enneigées du Mercantour quand les premiers rayons du soleil irradient l'atmosphère d'une lueur un peu étrange. Sur la crête du pic du Perthus Oriental où le vert et le rouge se côtoient, nous avons la sensation de nous être introduits dans l'intimité du massif, comme si nous cherchions à en découvrir les secrets. La lumière se pare d'un éclat et d'une netteté indéfinissable et nous mesurons, alors, le bonheur d'être là. Nous ne sommes pas parvenus sur le toit du monde. Pourtant, nous avons le sentiment de vivre un moment unique et de totale plénitude. Il est dur de s'arracher à ces jeux de lumière et d'ombre. Nous serions bien restés là, longtemps, à regarder, à admirer. Pendant toutes ces randonnées minérales et parfumées au-dessus de la Méditerranée qui scintille en automne, en hiver et dans un printemps qui commence à s'enguirlander de fleurs rares, nous boirons tous ensemble, mes amis de TERRE, à la source du bonheur, et nous y reviendrons, encore et encore, car, désormais, notre soif est inextinguible.   Bernard                     
  • Ravin de Gratadis - 12.03.2020

    10 Ravin de Gratadis - 12.03.2020
    C’est sous une importante couverture nuageuse, chargée d’humidité, mais dans une atmosphère déjà printanière et une température d’une grande douceur que nous avons entrepris le tour du « Pic du Baladou », à partir du parking du « col de Belle Barbe ». Nous étions 13 et ce chiffre nous a porté bonheur puisque nous avons pu bénéficier dans le courant de la matinée d’un soleil généreux qui n’était pourtant pas prévu au programme. Ce fut une randonnée facile et belle, tout à fait conforme aux souhaits de la majorité actuelle des randonneurs de T.E.R.R.E. qui demandent de plus en plus qu’on puisse associer l’esthétique d’un circuit à l’absence de difficultés majeures. Dès le départ, nous avons été confrontés à une longue montée pierreuse, totalement ravinée par de nombreuses pluies diluviennes. Nous surplomberons alors le « lac du Grenouillet », encore bien en eau, et, plus en amont, le « ravin du Mal Infernet », hérissé de centaines d’orgues déchiquetées de basalte dressés contre le ciel, avec en arrière-plan la masse sombre du « Rastel d’Agay ». Un long faux plat descendant, sinueux et encombré de rochers qui devrait faire le bonheur de beaucoup de géologues, nous conduit au « col Aubert », facilement identifiable grâce à son « Cairn » monumental. Une longue descente sur un étroit sentier, lui aussi très dégradé, nous permet d’arriver sur les berges d’un petit lac enchanteur qui, au Printemps, se couvre d’une multitude de nénuphars. C’est là que nous nous installons pour la traditionnelle pause banane et pour une photo de groupe qui viendra enrichir les souvenirs imagés de l’Association.A partir de là, une courte variante nous permet d’effectuer un long parcours de crêtes, avec des vues époustouflantes à 360°, au milieu d’un tapis d’asphodèles et d’une multitude de cistes roses et blanches. Elle nous conduit, après avoir franchi le « pont du Gratadis », à rejoindre les voitures sur le parking du « col de Belle- Barbe ». Nous aurons marché 6 km au total pour 130 m de dénivelé.    Bernard
  • Grand-Duc 28.02.2020

    21 Grand-Duc 28.02.2020
    Nous étions 21 pour cette randonnée à la mi-journée du Jeudi 27 Février dans les Mimosas au « Grand-Duc ». Ce furent, sur 9 km et 280 m de dénivelé, 3 h de connivences, de plaisirs partagés et de grande chaleur humaine, en dépit d’une température fraîche et d’un fort mistral, soufflant par courtes rafales, mais sous un franc soleil. Nous avons tiré quelques impressions olfactives et visuelles de cette randonnée dans les mimosas au « Grand-Duc ». Le mimosa, aux fleurs exubérantes, embaume l’hiver. Des myriades de fleurs couleur or tapissent les branches des arbres ; des étincelles flamboyantes éblouissent les yeux. Les parfums sucrés du mimosa envahissent l’espace, des senteurs uniques se répandent, les fleurs explosent en bouquets remplis de luminescence. Les fleurs rondes se déclinent dans des tons de jaune, clairs ou brillants, de blanc, de crème ou d’orangé. Un duvet subtil les garnit de filaments soyeux. Les fleurs retombent en grappes abondantes autour des arbres et s’épanouissent en rameaux éblouissants. Les boules cotonneuses, légères, étincelantes, remplissent les arbres ; les feuilles souples, fines, dentelées, d’un vert subtil, se couvrent d’une multitude de boutons d’or : de loin, on dirait de la soie, une moire d’étincelles et de luminosités. Le mimosa, fleur de l’hiver, séduit par ses couleurs chaudes, ses senteurs à la fois douces et tenaces ; le mimosa fait éclater et resplendir ses petites fleurs duveteuses qui répandent des odeurs de miel doré. Les fleurs blondes ressortent sur les feuillages aériens, souples, aux réseaux serrés et denses. Les mimosas dessinent des panaches de lumière sur l’horizon de l’hiver. Ils adoucissent de leurs couleurs, de leurs parfums, les frimas au cœur de l’hiver. Senteurs et splendeurs du mimosa ! Quels effluves savoureux ! Les mimosas, fleurs de sud et du soleil, en imitent la couleur dorée ; ils nous font songer aux douceurs de l’été. Le mimosa est utilisé pour la Journée de la femme en Italie le 8 mars pour la seule et bonne raison que les fleurs du mimosa font d’innombrables soleils qui illuminent et embaument chaque heure et chaque jour de nos vies d’hommes, comme le savent si bien le faire nos épouses et nos compagnes.   Bernard
  • Santé Pic de 'Escale - 25.02.2020

    10 Santé Pic de 'Escale - 25.02.2020
    Eh oui ! Nous étions 21 à nous retrouver au départ du « tour du Pic de l’Escale » pour une randonnée santé, classique maintenant car sans aucune difficulté objective, mais si belle du début à la fin que nous ne risquons pas de nous en lasser avant longtemps. On démarre la randonnée  près du départ du  sentier de la « Baisse des Sangliers » qui lui, descend vers le fond du ravin de l’« Ubac de l’Escale » non loin du col des « Lentisques ». Nous allons progresser sur un sentier en balcon au-dessus du ravin éponyme en faisant pratiquement le tour du « pic de l’Escale » dont le sommet, arasé, nous dominera modestement. Tout le long du chemin nous pourrons profiter de la très riche flore de l’Estérel qui, au sortir de l’hiver, s’apprête à exploser de mille couleurs et d’autant de parfums. Pour l’instant, notre admiration va aux « lavandes papillons », aux « cistes à feuilles de sauge » », à quelques « coronilles » et quelques « immortelles des sables ». Un léger mistral, émaillé de temps à autre de brèves rafales rageuses va nous accompagner tout au long de notre randonnée, facile, avec un dénivelé négligeable de quelques mètres. Nous allons tutoyer le « Pic de l’Escale » au plus près, plus loin le « Pic de l’Ours », le deuxième sommet de l’Estérel, le « Mont Vinaigre », le premier, et le rocher de « Roquebrune », encore plus loin, planté là-bas, au milieu de la plaine, en amont de la baie de Saint-Raphaël. Au final, une randonnée facile et tranquille, tout à fait dans l’esprit des randonnées santé.   Bernard
  • Trois Termes - 20.02.2020

    17 Trois Termes - 20.02.2020
    Débarrassons-nous d’abord d’une question que vous ne manquerez pas de me poser. Les Trois Termes, quésaco ? Osons une interprétation qui vaut ce qu’elle vaut ; pas plus, pas moins qu’une autre : du nom « terme », on retient essentiellement l’idée de limite ; c’est aussi un lieu où se termine un déplacement dans l’espace. C’est tout à fait nous ! Le « col des Trois Termes » (303 m) est justement le point d’arrivée de notre randonnée du jour. Il est aussi le point de confluence des trois communes que sont : Fréjus, Mandelieu la Napoule et Saint Raphaël. Notre explication pourrait tomber pile-poil ! Nous sommes 18, plus « Milou » ! le Jeudi 20 Février 2020, ciel bleu turquoise uniformément, température déjà agréable pour une randonnée matinale, à démarrer du « Pont Saint-Jean » pour un aller-retour qui doit nous conduire au col des « Trois Termes » (303 m) après 300 m de dénivelé, en suivant le vallon éponyme, parallèlement au « vallon des Œufs de Bouc ». L’hiver s’en va doucement, à petits pas. Le printemps, lui, approche à grandes enjambées. Les mimosas jettent leurs derniers feux avant de bientôt faner inexorablement ; ils nous inondent pourtant encore largement de leurs fragrances. Nous allons progresser jusqu’à la « Baisse du Verre », après être passés à la « Baisse du Sablier », sur un sentier complètement dégradé, raviné au long des années par d’importantes et multiples intempéries. La suite sera beaucoup plus confortable, sur une piste large et profondément remaniée, qui nous fera passer devant la « Fontaine du Marsaou », dont les eaux claires et fraîches coulent tout au long de l’année. Nous serons constamment dominés par le sommet du Marsaou (547 m) d’un côté et le sommet Pelet (439 m) de l’autre. L’arrivée au col nous dévoile le prodigieux amphithéâtre de pleine et vraie nature ouvert sur une grande partie du massif de l’Estérel, seulement ponctué par quelques sommets remarquables à l’horizon, comme le Pic de l’Ours ou le Rastel d’Agay, parfaitement identifiables. Une halte bienvenue nous permet de sacrifier à la traditionnelle pause banane ainsi qu’à la photo de groupe, qui sera un des éléments de la mémoire de l’association, avant que nous ne rebroussions chemin sur le même sentier, avec une prudence et une attention décuplée pour déjouer les nombreux pièges d’une descente hasardeuse. La randonnée aura totalisé 7,600 km pour 260 m de dénivelé et 3 h de marche. Guy de Maupassant écrivait déjà en 1882 : « De toute la côte du Midi, c’est ce coin que j’aime le plus. Je l’aime comme si j’y étais né, comme si j’y avais grandi, parce qu’il est sauvage et coloré, que le Parisien, l’Anglais, l’Américain, l’homme du monde ou le rastaquouère ne l’ont pas encore empoisonné. » Je ne pourrais pas mieux dire … à quelques nuances près !  Bernard
  • Vallon de Félix - 30.01.2020

    9 Vallon de Félix - 30.01.2020
    Est-ce la conséquence de la tectonique des plaques ou un hypothétique réveil du volcanisme dans l’Estérel, ou simplement l’usure du temps qui dégrade inexorablement ? Toujours est-il, plus sérieusement, principe de précaution oblige, qu’un éboulement récent nous interdisant l’accès au lac de l’Avellan (dixit on ne sait qui !), on décide, pour la randonnée à la demi-journée et celle à la journée du jeudi 30 janvier 2020, de changer notre fusil d’épaule, de démarrer d’abord du parking du « Logis de Paris » et d’aller traîner nos guêtres dans le secteur du « vallon de Felix » et du « vallon des Adrechons ». Étant donné que nécessité fait loi et faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ce ne sont pas moins de 15 randonneurs qui s’élancent d’un bon pas pour réchauffer des articulations encore engourdies par une nuit de sommeil et procéder à un bon réveil musculaire dans la fraîcheur d’un matin d’hiver, ciel « bleu de Perse », vent faible de secteur ouest et température largement acceptable. Tout au long d’un parcours composé en majeure partie de larges pistes sans difficulté, ni dangers objectifs, les participants ont pu, tout à loisir, profiter de nombreuses vues sur de très grands espaces qui s’ouvraient devant eux et « chouener » sans discontinuer. Nous empruntons sur pratiquement toute sa longueur la piste de « Font Freye » qui nous conduit à remonter le vallon de Felix, puis celui des Adrechons, avant de basculer, à proximité de la route de « Marre à Trache », vers le lac de l’Avellan que l’on aperçoit au loin, au fond de son bassin d’effondrement. Après la « pause banane », une longue et confortable descente nous amène sur les rives du lac de l’Avellan, aujourd’hui calme et désert. Des éboulements, des effondrements récents ? Que nenni ! On profite de la beauté du lieu pour sacrifier à la traditionnelle photo de groupe avant que les quelque 4 randonneurs prévus pour la journée ne nous quittent pour poursuivre leur périple. Après avoir longé un temps les rives du lac, une lente et longue remontée du vallon de Felix nous permet de rejoindre nos véhicules sur le parking du « logis de Paris », au bout de 8,440 km, 207 m de dénivelé et 3 h de marche. Au total, une belle et très agréable randonnée improvisée qui vaut bien celle prévue à l’origine.   Bernard  N.B. : « Chouener », expression québécoise signifiant parler de choses et d’autres tout en ayant du plaisir entre nous.
  • La Napoule - 09.01.2020 -

    10 La Napoule - 09.01.2020 -
    Cette randonnée fut une salutaire séance de décrassage pour des estomacs quelque peu malmenées par beaucoup de ripailles à Noël ainsi que les nombreuses agapes de la Saint Sylvestre ; aussi pour des muscles perclus d’inaction dans la douce torpeur de plusieurs nuits de veille, dans le bruit et sans doute aussi les vapeurs d’alcool. Nous sommes 14 ce matin du Jeudi 09 Janvier et démarrons une randonnée en boucle qui doit nous conduire, après avoir atteint le sommet du « mont Turney » (94m), puis celui du « San Peyre » (131m), et longer les plages de La Napoule, au pied du château éponyme, à l’entrée du « vallon de la Rague », où nous finirons, fourbus sans doute mais si contents aussi pour cette demi-journée de retrouvailles et de réveil musculaire fort bienvenu. La température est douce, 10°, le ciel clair, un pur cristal d’opaline, le sentier, abrupt, dès le départ, direction Nord-Est, s’élève au-dessus du vallon de la Rague jusqu’au sommet du « Mont Turney ». De là, un parcours de crête, en direction opposée, nous amène aux portes de l’Estérel. Ce sera ensuite une longue descente, en direction opposée, qui nous permettra d’atteindre, après avoir traversé un magnifique bois d’Eucalyptus, les contreforts du « San Peyre ». Il n’y a plus alors qu’à gravir cette colline tronconique de « Ryolite » fauve, un des avatars du volcanisme qui a présidé à la naissance de l’Estérel il y a plusieurs centaines de millions d’années. C’est un véritable musée à ciel ouvert des principales essences méditerranéennes fait de Pins, de Chênes, d’Arbousiers, de Cistes, de Mimosas, couronné à son sommet par une table d’orientation qui va de l’Italie, le plus à l’Est, jusqu’aux caps les plus lointains aux confins du Var ; ça-et-là, quelques vestiges témoignent d’une occupation ancienne : les ruines d’une chapelle du 13ème siècle, des contrepoids de pressoirs pour l’huile d’olive, etc. Le massif du Mercantour, au loin, égrène la succession de ses plus hauts  sommets recouverts d’un manteau d’hermine étincelant au soleil. Redescendus du sommet du « San Peyre », après avoir traversé une riche forêt méditerranéenne, nous longeons, à partir du « château de La Napoule », à l’architecture néo-méridionale et au jardin anglo-provençal, le bord de mer par l’ancien sentier des douaniers qui sinue de criques en plages et qui, passant enfin par le joli port de La Rague, nous ramène aux voitures,  en ayant marché 6,170km et gravi 212m. L’année est d’ores et déjà lancée, et bien lancée ! Il n’y a plus qu’à enchaîner les randonnées de semaine en semaine, tout au long de l’année 2020. « Bleu saphir de la mer, rouge chaud des porphyres, luminosité du ciel et  profusion des fleurs ». Oscar Wilde écrivait ces lignes en 1919, subjugué qu’il  le fut devant le somptueux  panorama à 360° que l’on peut découvrir au  sommet du mont San Peyre. Déjà, en 1886, Guy de Maupassant en parlait comme « d’un ancien tumulus couvert de grands arbres, au milieu de la vaste plaine qui va de Cannes à La Napoule…ce mont pointu et boisé qui se détache derrière La Napoule, tout seul en avant des cimes de l’Estérel…singulier cône, haut peut-être de cent cinquante ou deux cents mètres et couvert de plantes aromatiques, de cistes surtout, dont l’odeur est si vive et pénétrante. » Et encore : « J’ai eu plusieurs fois la singulière sensation de gravir un mont sacré de l’antiquité, une bizarre colline parfumée et mystérieuse, couverte de Cistes et couronnée par un Temple….ce pays où l’on cultive les fleurs , ce pays où l’on fabrique presque toutes les essences qui parfumeront la chair et les robes des femmes, et où les souffles des orangers innombrables, dont sont plantés les jardins  et tous les replis des vallons, troublent et alanguissent à faire rêver d’amour les vieillards. » !  Tout a déjà été dit, il y a presque 150 ans, sur ce lieu magnifique qui a pour nom : La Napoule.   Bernard

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