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Col de l'Auriasque - 22.11.2018

Le temps est vif (on dit qu’il pique) en ce matin du jeudi 23 Novembre pour les   participants (seulement 8 !) à cette randonnée en boucle partant du col d’Auriasque (201m). Quelques pluies éparses viendront pimenter quelque peu cette jolie et agréable randonnée.
Nous démarrons en empruntant la piste de « Cante-perdrix », large et confortable, comme le seront toutes celles sur lesquelles nous marcherons au cours de ce périple long de 8,200 km pour 260 m de dénivelé.
Nous côtoyons bientôt le lieu-dit « la forêt des enfants » où furent plantés douze arbres de hautes tiges, un pour chaque mois de l’année, du chêne-vert pour janvier jusqu’au pin d’Alep pour décembre, soit une essence différente pour chaque mois.
Continuant une descente en larges lacets vers le fond du vallon, nous arrivons bientôt en vue d’une citerne qui marque la fin de la « forêt des enfants » et le début de la piste d’Auriasque que nous prenons à gauche pour aboutir au croisement suivant où un autre sentier pourrait nous conduire, via la piste de Boson, jusqu’au barrage de Malpasset.
Au loin, émergeant au-dessus de la plaine, la silhouette massive très caractéristique du rocher de Roquebrune avec, bien visible, le profil de « la femme couchée » qui s’aligne, comme une épure, d’un bout à l’autre de son sommet.
Au-delà de l’autoroute qui déroule sa longue écharpe gris anthracite en travers du massif de l’Estérel, comme une longue cicatrice, se dressent les ruines cyclopéennes de l’ancien barrage de Malpasset (« mauvais passage » !), construit dans le lit du Reyran. Elles forment un escalier géant et dérisoire montant à l’assaut du ciel, désespérément accroché à son contrefort rocheux, et témoignent pour les siècles à venir de l’immense catastrophe du 2 Décembre 1959 qui vit l’effondrement de ce barrage voûte, entraînant un flot de 50 millions de M3 et plus de 400 personnes dans la mort.

Parvenu au point le plus bas de la randonnée (36 m), nous laissons à gauche une piste qui conduit aux anciennes mines de Boson d’où fut extraite de la houille de 1780 à 1944 par puits, galeries et descenderies puis des schistes bitumineux jusqu’en 1959.
La piste joue dorénavant aux montagnes russes et serpente au milieu d’un imposant chaos de blocs de pierre jusqu’à se confondre avec le GR 51 sur lequel nous allons pouvoir nous déplacer alors.
Nous n’avons plus alors qu’à entamer une longue et exigeante remontée avant d’abandonner le GR 51 pour une piste annexe qui, par un parcours en balcon, suivant peu ou prou la même courbe de niveau, va nous permettre de rejoindre beaucoup plus loin  notre point de départ du matin.
Chemin faisant, nous pourrons voir une jolie petite fontaine d’eau fraiche et claire très méticuleusement maçonnée ainsi que d’importantes ruines, à la jonction avec la piste de l’Esquine, qui témoignent encore aujourd’hui d’une activité humaine très ancienne.
Nous avons marché au cœur de l’automne, saison la plus fastueuse où les couleurs se marient avec le plus de volupté et où les lumières font retentir des accords somptueux, avec des taches jaunes, oranges et rouges aux mille nuances subtiles, des lueurs délicates et des éclairs iridescents dans les herbes de part et d’autre de la piste.
Nous avons marché, noyés dans le parfum de la terre mouillée et dans l’odeur douceâtre des champignons cachés dans les sous-bois sous le couvert d’un tapis mordoré de feuilles mortes. Les forêts étaient d’une beauté miraculeuse, les arbres chargés d’or et de feu, avec des perles d’argent qu’une bruine récente avait déposé sur quelques feuilles restantes. Nous avons assisté tous ensemble à la symphonie fantastique de l’automne, avec le vert immuable des sapins, les arbres sombres et dépouillés qui laissent deviner çà et là des nuances ôcres et mauves et des reflets végétaux en bordure des chemins, avec des taches jaunes et rouges aux mille nuances subtiles et émouvantes.    Bernard.

 

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