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Cap d’Antibes - 28.06.2018

 

Nous nous sommes retrouvés 19 pour effectuer le « tour du Cap d’Antibes », la dernière randonnée à la demi-journée de cette saison, avant que n’interviennent les vacances d’été. Le ciel était couvert, la température douce, le vent d’est, fort, soufflait en rafales rageuses, enivrantes et entêtantes.

Le sentier littoral, ancien « sentier des douaniers », est long d’environ 5 km pour 90 m de dénivelé et se caractérise par une débauche d’escaliers en montées et descentes pour épouser au plus près les multiples anfractuosités de la côte.

Il faudrait pouvoir imaginer le tour de Cap d’Antibes par le sentier littoral comme l’esquisse qu’un peintre impressionniste tenterait de composer par touches successives au hasard de ses éblouissements, sans pouvoir épuiser la palette infinie de couleurs qui s’offrent à son regard, à sa sensibilité et à son talent.

Il y a d’abord le bleu, le cobalt et l’indigo de la mer, tous ensemble intimement mêlés, la mousse blanche des embruns à la crête des vagues, le vif argent des rochers, le vermeil, tout en irisation, associé au gris crémeux des roches éclatées.

La côte est partout dentelée par de sombres anfractuosités qui contrastent avec le blanc éclatant des rochers, et, en fond sonore, le mugissement incessant des vagues qui, inlassablement viennent se fracasser sur les dents acérées des rochers.

La mer, crémée par une frange d’écume laineuse, a creusé de profondes entailles dans les rochers, résultat de l’affrontement immémorial et toujours renouvelé de la mer contre la terre. 

En contrepoint, on peut deviner d’imposantes et opulentes résidences dissimulées à couvert dans le vert émeraude et le vert sombre des résineux, et voir les circonvolutions tourmentées des branches maîtresses des pins d’Alep au bord du chemin, torturées pendant des décennies par la démence d’un mistral en folie, tandis qu’à leur pied un fort vent entretient le roulis de folles graminées turbulentes.

Il y a aussi ces pépites de lumière qui nous éblouissent dans un ciel de verre éclatant en bleu et blanc, refermé au-dessus des arbres enluminés avec le scintillement moiré d’un rayon lumineux au travers des branches de pins.

Il y a, encore et toujours, au bord du sentier, la mer, cuirassée d’écume, étincelante au soleil de mille éclats, comme un miroir brisé, qui bouillonne, lâche ses chiens fous, vient s’affronter aux rochers et mourir sur le rivage, en glapissant sa défaite inexorable une dernière fois.

Toutes ces impressions célèbrent les noces de l’homme avec la nature et cette courte et vivifiante randonnée nous a donné la certitude que des souffles tièdes portés par le vent portaient les prémices d’un invincible été et la promesse de nous retrouver tous ensemble à la rentrée pour de nouvelles et belles aventures.   Bernard. 

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