Gorges de l’Avellan 19.01.17

Par un matin glacial de Janvier, nous voici onze, dûment couverts, chaussés, coiffés, à entamer une randonnée vers les gorges qui occupent le bassin versant du lac de l'Avellan.
On commence par une descente raide, malaisée, piégeuse, que la persistance de plaques de glace a rendue glissante et, parfois périlleuse.
Nous arrivons alors sur les berges du lac de l'Avellan en partie pris dans une épaisse gangue de glace qui ourle et festonne ses rives.
Sur le lac, plusieurs couples de canards colvert laissent derrière eux un sillage éphémère. Sur le sentier autour du lac, une nappe de glace se déroule et scintille d'une blancheur de lis.
La nature entière est réduite à une épure, caparaçonnée de silence et de givre, reliquat d'un ancien orage de grêle.
Nous descendons ensuite les gorges de l'Avellan, entre deux versants abrupts, mouchetés de blanc, reliquat de la dernière averse de grésil.
Le cri esseulé d'un « geai » au-dessus de nous perce le silence. Un « gekko », pétrifié par le froid, gît au milieu du chemin.
Un sentier tortueux nous conduit aux ruines des mines de l'Avellan, fermées en 1970, d'où était extraite la fluorine. Certains participants du jour en rapporteront des cristaux caractéristiques, petits mais très beaux. Les galeries sont maintenant effondrées ou condamnées ; elles n'abritent plus que des colonies de chauves-souris.
Au sortir des gorges, après une « pause banane » au soleil, deux montées sévères, pentues à souhait, idéales pour nous réchauffer, permettent que nous revenions à la hauteur du col du Testanier que nous avions quitté trois heures plus tôt. Nous aurons parcouru en tout un peu plus de 8 kilomètres pour 280 mètres de dénivelé.
Cette randonnée heureuse nous a permis de goûter le temps qui passe et de faire un détour d'existence pour mieux se retrouver au bout du chemin.  
Bernard

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